Organisé par l’Institut pour la maîtrise des risques (IMdR), la 18e édition du congrès Lambda Mu (34e année d’existence) sur la maîtrise des risques s’est déroulée à Tours (Indre-et-Loire) du 16 au 18 octobre. Grand rendez-vous francophone des spécialistes de la maîtrise des risques et de la sûreté de fonctionnement, ce congrès biennal a rassemblé plus de 500 ingénieurs, chercheurs, risk managers, dirigeants de sociétés industrielles et de service et universitaires de tous les secteurs d’activités qui oeuvrent et innovent pour la maîtrise des risques : aérospatial, assurances, agroalimentaire, biotechnologie, chimie, énergie, environnement, génie civil, informatique, mécanique, militaire, exploitations offshore et onshore, pharmacie, santé, télécommunications, transports…
Globalité, interaction, imprévisibilité, niveaux d’organisation, information circulante…Le congrès s’intéressait plus particulièrement cette année aux systèmes complexes, c’est-à-dire des systèmes sociotechniques qui englobent les produits techniques en relation avec les acteurs et les organisations qui les conçoivent, les fabriquent et les exploitent, et qui, par interaction, génèrent des émergences imprévues. En ouverture du congrès qu’il présidait, Pierre Dufour, directeur général délégué Air Liquide, a insisté sur l’importance qu’il accorde au facteur humain : « La complexité de l’être humain rend complexe toute situation de crise». A l’issue du congrès, Jean-François Barbet (Sector), président du comité de programme, a souligné notamment dans le bilan que « la dimension aide à la décision a été très présente [dans les quelque 180 communications commentées], en particulier par rapport aux incertitudes des processus ».
Interdisciplinarité
Face à la complexité, la maîtrise des risques et la sûreté de fonctionnement doivent s’adjoindre les travaux et compétences d’autres disciplines pour une approche systémique des risques. C’était l’objet de la table ronde animée par Jean-Paul Langlois, président de l’IMdR et organisateur du congrès, intitulée : « En quoi les connaissances acquises sur le fonctionnement du cerveau peuvent-elles orienter les recherches sur la modélisation dynamique des systèmes complexes pour aider à la prise de décision? ». Aux côtés de François Ailleret, directeur général honoraire d’EDF et président d’honneur de l’Institut Pasteur, et de Daniel Krob, professeur de l’Ecole Polytechnique, responsable de la chaire « Ingénierie des systèmes complexes », Alain Berthoz, neurophysiologiste, professeur émérite au Collège de France, évoquant le concept de « simplexité » dans les neurosciences a ouvert un champ nouveau de coopération avec les spécialistes de la maîtrise des risques.
Deux thèses primées
Deux prix IMdR (dotation financière de 1 000 euros chacun par Air Liquide) ont récompensé des travaux de recherche menés en collaboration avec l’industrie.
Ariane Lorton : Université de Technologie de Troyes / EADS Innovation Works pour sa thèse sur le pronostic et la maintenance
Vincent Dubourg : Clermont Université / Phimeca pour sa thèse sur la fiabilité des coques de sous- marins.
En savoir plus : https://www.imdr.eu