Lors d’un achat de produits, le client et le fournisseur spécifient les caractéristiques qui devront être respectées à la livraison. Ce sont en général des caractéristiques fonctionnelles qui découlent le plus souvent de la conception. Les aspects de responsabilité poussent toujours à définir des limites plutôt serrées, dans le but de s’auto protéger.
Mais resserrer les tolérances de fabrication peut causer des surcoûts importants. De plus, l’influence du processus de mesure devant rester négligeable, cela peut nécessiter un appareil de mesure plus onéreux. L’investissement peut cependant se justifier, comme nous le montrons dans cet article.
Aujourd’hui, les processus de mesure sont de plus en plus souvent soumis à des analyses de capabilité, ce qui permet d’en connaître l’incertitude. Lorsque les fournisseurs sont aptes à évaluer les caractéristiques souhaitées avec une incertitude connue, ils sont en position de discuter avec le client de la conception et des limites de tolérance sur lesquelles repose leur accord contractuel.
Lorsque la caractéristique peut être évaluée de manière quantitative, c’est-à-dire par une mesure, la conception dispose de deux moyens de fixer les limites de tolérance :
1/ On détermine avec exactitude, pour la méthode de vérification utilisée, l’incertitude de mesure étendue si elle est acceptable, et on l’incorpore aux limites de tolérance, comme l’exige la norme ISO 14253. C’est certainement la solution la plus adaptée. Si les fournisseurs et les clients connaissent l’incertitude des processus de mesure, il ne devrait y avoir aucune remise en cause de l’évaluation des caractéristiques.
2/ Ou bien on considère que le fournisseur ou le fabricant ne connaît pas l’incertitude de mesure étendue, et on réduit la tolérance – d’une valeur supposée égale à l’incertitude de mesure.
Les coûts occasionnés par le resserrement des tolérances sont rarement pris en considération. La photo fait apparaître, à l’aide d’un exemple, les surcoûts générés par la surestimation de l’incertitude de mesure.
Il serait donc bénéfique que le service achat et celui des ventes possèdent des connaissances suffisantes sur les processus de mesure à utiliser, et qu’ils en tiennent compte dans les décisions contractuelles, ce qui pourrait conduire à un élargissement des limites de tolérance.
Emmanuel MARIE – Directeur général Q-DAS France
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