L’idée d’une initiative européenne sur l’innovation de rupture a été lancée en octobre dernier par un groupe de vingt-six experts et dirigeants de centres de recherche et d’entreprises technologiques. L’objectif de cette Joint European Disruptive Initiative (JEDI) inspirée du modèle américain de l’Agence pour la recherche avancée de la défense serait de faire financer par des fonds publics une sélection de projets disruptifs, à l’échelle de la France et de l’Allemagne dans un premier temps. Dans ce contexte récent, Mecachrome a décidé de revenir sur sa stratégie, définitivement orientée vers l’innovation de rupture.
" Grâce à un positionnement sur des marchés très différents (sport mécanique, spatiale, l’hélicoptère, avions, automobile), l’ETI Mecachrome va crescendo vers l’innovation de rupture », explique Olivier Martin, directeur R&D chez Mecachrome.
En effet, les secteurs d’activités de Mecachrome ne sont pas tous soumis aux mêmes contraintes et besoins (cycle de qualification, gain de masse, coûts, standardisation…) ce qui permet de valider des niveaux de maturité d’une innovation étape par étape tout en l’exploitant industriellement.
Innovation de « rupture incrementale »
Ce positionnement de Mecachrome sur des marchés très divers permet à l’entreprise d’introduire de manière incrémentale ces innovations dans l’industrie. Si l’on oppose généralement l’innovation de rupture à l’innovation incrémentale, au sein de Mecachrome ces deux notions vont de pair.
" Avant 2006, les innovations chez Mecachrome concernaient majoritairement le sport mécanique avec des développements de pièces en matériaux avancés (pistons et axes en composites à matrice métalliques, bielles en composite organique, soupapes en TiAl…) ou avec des conceptions de fonctions astucieuses (intégration des pompes à huile au carter inférieur taillé masse des moteurs à combustion interne…). Nous avons naturellement cherché à créer des passerelles avec le marché aéronautique pour valoriser ces développements et compétences (développements de composites à matrices métalliques spécifiques, de moteurs pour usage aéronautique…) avec quelques beaux succès 10 ans plus tard ! », explique Olivier Martin.
Du secret vers le brevet
L’évolution d’une culture du secret à celle de la valorisation de la propriété intellectuelle a permis à l’entreprise d’appliquer la même méthode dans ses développements stratégiques.
" Dès 2007, avec la création d’une activité de R&D dédiée, les thèmes d’innovation se sont orientés vers les technologies de fabrication, le cœur de métier de Mecachrome. L’usinage à sec, l’usinage cryogénique, les fabrications imbricatives ou additives, sont développés, des brevets déposés, exploités chez Mecachrome, et, après qualification par nos clients, déployés industriellement plus largement », explique Olivier Martin.
Les technologies développées amènent des gains de productivité mais certaines d’entre elles permettraient d’améliorer le produit. Tel est le prochain challenge de Mecachrome !
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