Pour créer une copie conforme des bateaux engloutis depuis des siècles, Avena s’appuie sur un bras FARO avec scanner 3D intégré pour mesurer les pièces d’origine, aux formes souvent complexes.
Les recherches archéologiques sur les navires engloutis fournissent souvent de précieux enseignements sur les navires eux-mêmes mais aussi sur le contexte historique. C’est le cas de l’épave Aber Wrac’h 1 découverte en 1985 dans le Finistère, en Bretagne. Les éléments prélevés et les détails architecturaux ont rapidement permis de dater le navire (entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle) et de savoir qu’il faisait probablement du transport de marchandises entre la France et l’Espagne. Mais les chercheurs ont voulu en savoir plus car le navire se distingue des navires médiévaux découverts jusqu’alors, aussi bien par ses formes allongées que par ses dimensions (il fait 26 m de long pour 7 de large). « Dans nos recherches, nous attachons beaucoup d’importance à la reconstruction précise du bateau. Ceci suppose de faire des mesures sur les pièces englouties », explique Alexandra Grille, archéologue sous-marine, qui a consacré une thèse sur cette découverte au laboratoire Lamop de l’Université de Paris 1. Les recherches se poursuivent aujourd’hui dans un cadre plus large au sein de l’organisation Avena.
Des photos prises sous divers angles, en faisant notamment appel à des techniques de photogrammétrie, avaient permis de réaliser une première représentation numérique du bateau. « Nous voulions aller plus loin dans la reconstruction et nous appuyer sur des mesures 3D effectuées directement sur les pièces d’origine », poursuit Alexandra Grille. Avena obtient les autorisations administratives pour sortir les pièces de l’eau pendant une durée limitée, le temps de faire les examens et les contrôles.
Les charpentiers d’antan travaillaient à la hache, en respectant la forme des troncs et des branches, de sorte que les pièces de charpente ont des géométries complexes. Pour les mesurer en 3D, avec précision correcte et dans un temps record, Avena savait que le bas de mesure de FARO est devenu un standard dans les travaux de recherches archéologiques sous-marines. Il était notamment utilisé par les chercheurs de l’Université Trinity Saint-David au Pays de Galles, avec laquelle Avena entretient une relation étroite depuis la découverte en 2002 du Newport, un navire présentant pas mal de similitudes avec l’Aber Wrac’h 1. Pour sa nouvelle campagne de fouilles, Avena a utilisé un bras de mesure FARO Edge ScanArm. Le gallois Toby Jones a assuré les contrôle, fort de son expérience accumulée sur le Newport (dont 2000 pièces ont été contrôlées). En deux semaines, une trentaine de pièces sélectionnées pour leur intérêt ont ainsi été remontées pour être contrôlées, et immédiatement remises à l’eau. Les dimensions vont de 20-25 cm pour les plus petites, à 2,3 m pour les plus grandes.
Dans le cas présent, la précision n’est pas un problème. La difficulté, c’est de réaliser des mesures exhaustives pendant un laps de temps assez court, sans possibilité de revenir sur la pièce (puisque celle-ci a été remise à l’eau). « Avec le bras FARO, ces choses compliquées se font simplement. Quelques points de repère (des vis inox) sont placés sur les pièces à contrôler, de sorte que les mesures effectuées ne sont pas remises en cause, même si la pièce vient à être déplacée lors du contrôle.
L’enregistrement des mesures et leur transfert immédiat sur notre logiciel de reconstruction 3D constitue également un apport inestimable », argumente Alexandra Grille. Le logiciel en question est Rhinoceros de McNeel. Tout comme le bras de FARO, celui-ci est devenu un standard dans l’archéologie sous-marine. Les deux font la paire et il existe même une communauté très active (sur Facebook) portant le nom FARO Rhino Archaeological User Group (FRAUG) !
A propos d’AVENA
L’Association pour l’étude et la Valorisation des Epaves et Navires Anciens (Avena) est une structure dans laquelle on retrouve divers spécialistes en archéologie sous-marine. Avena cherche à restituer l’histoire des navires engloutis, leur pays d’origine, les techniques de construction mises en œuvre, la vocation du navire, ses zones de navigation et les causes du naufrage. Elle a été créée pour étudier l’épave Aber Wrac’h 1, qui constitue une découverte majeure pour l’étude de la marine à l’époque médiévale.
En savoir plus : https://www.faro.com/fr-fr/produits/metrologie/bras-de-mesure-faro-scanarm/apercu