Lifecast Body Simulation a fait prendre un tournant à l’industrie du cinéma : ses mannequins étaient si réalistes qu’ils étaient presque impossibles à différencier de vraies personnes, comme c’est le cas dans La Chute du faucon noir, Il faut sauver le soldat Ryan, la série de films Fast and Furious, et bien d’autres. Mais depuis la vague pandémique de la Covid-19, l’équipe a été contactée par des professionnels de santé britanniques dans le cadre la formation médicale
Le 23 mars 2020, soit deux semaines avant l’instauration du confinement au Royaume-Uni, Lifecast BodySim a fait don de cinq mannequins aux hôpitaux NHS Nightingale – des hôpitaux de campagne provisoires mis en place pour réagir à l’afflux de malades de la Covid-19.
Dans un premier temps, 2 000 professionnels de santé britanniques ont été formés sur ces cinq mannequins pour prendre en charge des patients victimes de complications respiratoires liées à la Covid-19. La formation nécessitait de travailler avec des respirateurs, ventilateurs et incubateurs en situation d’urgence.
L’hyperréalisme des mannequins a été rendue possible grâce au souci du détail du scanner 3D (un Artec Eva), en particulier lors de la numérisation et de la reproduction des détails d’un visage humain.
Pendant des siècles, une méthode connue sous le nom de moulage sur nature (lifecasting) a servi à créer des copies 3D de corps humains vivants au moyen du moulage et de la coulée. Mouler un corps entier exige un total de trois heures au moins, contre quelques minutes à peine avec le scan.
Si le moulage a pour l’heure l’avantage d’être connu et de permettre l’acquisition des détails dans un moule fabriqué directement à partir du corps, les professionnels se tournent de plus en plus vers le scan 3D, partiellement ou complètement. « Nous obtenons une impression bien plus réaliste avec le scan. À la différence du moulage, le scan permet par exemple de garder les yeux ouverts, explique John Schoonraad, dirigeant de Lifecast Body Simulation. Un autre atout du scan 3D est sa rapidité, qui permet de rescanner les expressions faciales ou les positions du corps au cas où. »
Des mannequins anatomiquement humains
Les mannequins ne se limitent pas qu’à leur apparence authentique : il est également possible de simuler des mouvements respiratoires ou des pulsations cardiaques.
Chaque mannequin a une caméra enfoncée dans la gorge, Celle-ci est utilisée pour la formation à l’intubation et permet au personnel soignant de s’entraîner à placer correctement une sonde dans la gorge.
Afin de fournir le personnel soignant américain, un centre de production a ouvert en Floride.
« En cette période étrange que nous traversons aujourd’ hui à cause de la Covid-19, il est tout à fait remarquable que des gens cherchent à utiliser des technologies de scan 3D pour protéger les personnes se trouvant en première ligne », souligne le revendeur de scanners d’Artec 3D, Patrick Thorn.