Avec l’industrie 4.0, la science des données (ou data science) devient une discipline incontournable dans les entreprises. Si la demande de data scientists est en explosion, le nombre de formations en France reste toutefois encore limité. C’est le créneau sur lequel s’est positionné le Mastère spécialisé Data Science pour l’ingénierie, comme l’explique Jean-Marc Bourinet, le responsable de la formation.
Pouvez-vous présenter le Mastère spécialisé Data Science pour l’ingénierie ?
Jean-Marc Bourinet : La formation a été créée en 2018 par Nicolas Gayton. Tout est parti d’une initiative locale portée par les écoles d’ingénieurs Sigma Clermont et ISIMA, avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et les entreprises partenaires Agaetis, DeltaMu et Phimeca Engineering. Le Mastère s’adresse aux étudiants issus d’une formation initiale de niveau Bac+5. Nous accueillons aussi, en formation continue, des professionnels qui souhaitent évoluer vers la data science. En plus d’une ouverture des profils à l’entrée, nous recrutons autant d’étudiants français qu’étrangers, ces derniers ayant fait leurs études en France ou dans leur pays d’origine.
Il existe très peu de formations en data science en France…
Jean-Marc Bourinet : Des formations existent et se développent en France, la marque de fabrique distinctive de notre formation est son lien fort à l’ingénierie.
Comment se déroule la formation ?
Jean-Marc Bourinet : La formation initiale se fait sur l’année académique avec un début à la fin du mois de septembre. Pour la formation continue, il est possible de l’étaler sur deux années. Le mode de fonctionnement est l’alternance entre des cours à l’école, principalement placés en début de formation, et le reste du temps en entreprise. Les élèves sont soit en contrat de professionnalisation, soit dans le cadre d’une convention de stage. Nous recherchons bien sûr à nouer des contacts avec des entreprises intéressées par l’accueil d’élèves.
« Des formations existent et se développent en France, la marque de fabrique distinctive de notre formation est son lien fort à l’ingénierie. »
Jean-Marc Bourinet, responsable du Mastère spécialisé Data Science pour l’ingénierie
Dans quels types d’entreprises les étudiants sont susceptibles de faire leur alternance ?
Jean-Marc Bourinet : On peut en distinguer deux types : d’une part, les sociétés déjà expertes en data science et commercialisant des services auprès de certains industriels ; d’autre part, les entreprises disposant éventuellement de compétences en data science (des grands groupes comme Michelin, Safran, Total) ou ne disposant d’aucune compétence interne, ces entreprises ayant une pratique industrielle avec des données. Pour les entreprises non initiées à la data science, le recrutement d’un élève va leur permettre de découvrir les techniques et de monter en compétence. Si, dans les sociétés déjà expertes en data science, les élèves sont accompagnés, il faut qu’ils soient autonomes et force de proposition dans les autres entreprises. C’est évidemment l’objectif du Mastère que de développer l’autonomie et l’ouverture des élèves, via des cours de conduite de projets et la réalisation d’un projet choisi par l’élève, en plus de leur apporter un spectre assez large de techniques.
Savez-vous comment se passait l’intégration des étudiants des promotions précédentes dans la vie active ?
Jean-Marc Bourinet : Même si je n’ai pas d’éléments factuels précis, la demande en data science est telle que les offres d’emploi sont relativement nombreuses et qu’il est assez facile de placer des élèves avec ces compétences-là sur le marché du travail. Pour en avoir discuté beaucoup avec les industriels, la demande est très forte, et l’offre de formations n’est pas encore suffisante.
Propos recueillis par la rédaction