PageGroup, cabinet international leader du recrutement et de l’intérim spécialisés, publie son étude de rémunérations 2024 qui passe au crible plus de 850 métiers et 26 secteurs. Focus sur les prévisions salariales pour les profils ingénieurs et techniciens en 2024.
« L’industrie demeure très dynamique avec des perspectives 2024 positives. La transition écologique, portée par le déploiement de nouvelles solutions et associée aux mesures de réindustrialisation, alimente une croissance des besoins d’un très grand nombre de secteurs tels que l’aéronautique, les énergies renouvelables ou encore les batteries. Les projets de « gigafactory », en réponse aux impératifs d’électrification, sont de véritables catalyseurs de création d’emplois. L’industrie continue d’afficher une croissance des rémunérations pour répondre à une pénurie persistante de candidats et à la recherche de compétences de plus en plus pointues », explique Fatine Dallet, Directrice Executive chez Michael Page.
« Les opportunités sont très nombreuses pour les techniciens et catalysées par une pyramide des âges vieillissante. En effet, les industriels font face à de plus en plus de départs à la retraite qu’il est nécessaire de remplacer. Les filières académiques techniques ayant souffert, pendant longtemps, d’une moindre valorisation, les profils de jeunes diplômés demeurent insuffisants pour satisfaire les besoins. Ce déséquilibre continue de nourrir une inflation des rémunérations pouvant atteindre 10%. Pour faire face à ce défi, les recruteurs s’ouvrent à des profils plus atypiques en portant plus d’attention aux soft skills », indique Tanguy Prigent, Practice Manager Senior chez Page Personnel.
Les secteurs industriels portés par la transition écologique continuent d’alimenter le dynamisme du marché de l’emploi
La croissance des besoins en recrutement d’ingénieurs et techniciens se confirme pour les prochains mois. Si certains secteurs demeurent en retrait en matière de création d’emplois, les industriels spécialisés dans la transition énergétique (l’éolien, la mobilité électrique, les batteries, l’hydrogène, la décarbonation, etc.) contribuent fortement au dynamisme des recherches de nouveaux profils. Les grands projets spécialisés dans l’électrification, baptisés « gigafactory », principalement installés dans la région Nord, vont créer en 2024 d’importants besoins pour des profils spécifiques.
Les recrutements se révélant plus ciblés, ils deviennent plus stratégiques pour les dirigeants d’entreprise. Pour les techniciens, la pénurie de candidats demeure très prégnante. Cela implique une plus grande ouverture d’esprit des recruteurs qui, faute de candidats qualifiés et sous la pression des départs à la retraite des baby-boomers, recherchent des talents qui devront être formés et accompagnés lors de l’intégration. De plus, en raison des évolutions réglementaires, l’étude relève une très forte compétition entre les recruteurs sur les postes classiques en management Qualité Hygiène Sécurité Environnement. Cette forte tension constitue une opportunité pour les candidats plus seniors car les recruteurs sont à la recherche de profils fortement qualifiés sur le court et moyen terme et en management de transition.
Les candidats bénéficient toujours d’un contexte porteur pour exprimer des exigences plus strictes
Comme en 2023, le dynamisme du marché est largement à l’avantage des candidats qui, conscients de la pénurie, bénéficient d’une croissance des rémunérations, pouvant atteindre jusqu’à 10 % pour un changement de poste. La rémunération fixe est, de plus en plus fréquemment, accompagnée de variables pour les cadres, les managers et les directeurs. Par ailleurs, dans ce contexte de pénurie, des recruteurs proposent de plus en plus des « bonus de bienvenue » pour attirer les talents de la concurrence.
Au-delà des aspirations pécuniaires, les candidats, en particulier les plus jeunes, sont en demande de plus de flexibilité. En effet, ils restreignent les zones géographiques de leur potentiel employeur, expriment le souhait d’avoir moins de déplacements et de mieux valoriser les contraintes horaires. Depuis plusieurs mois, les candidats sont désormais prêts à accepter des salaires moindres pour travailler en journée plutôt que de nuit. Alors que l’activité s’y prête moins, les employeurs mettent en place des dispositifs de flexibilité et de télétravail, y compris pour les fonctions de management en usine. L’équilibre vie personnelle et vie professionnelle est une aspiration beaucoup plus profonde et prioritaire.
Les salaires en régions
Il existe des variations entre l’Île-de-France et les autres régions françaises en matière de salaires. À titre d’exemple, la Bretagne et les Pays de la Loire enregistrent des salaires 15 à 20 % inférieurs à ceux de l’Île-de-France, le Grand-Est 12 à 18 %, la Normandie 10 à 15 %. Ces écarts sont à pondérer en fonction des années d’expérience demandées pour le poste, du secteur d’activité et de la taille de l’entreprise.
Top 3 des plus fortes augmentations
– Technicien de maintenance : + 4 à 8 %
En début de carrière, un technicien de maintenance pourra prétendre à un salaire entre 28 000 et 32 000 €. Entre 5 et 10 ans d’expérience, les rémunérations seront comprises entre 40 000 et 45 000 €.
– Responsable QHSE : +9 à 11 %
En début de carrière, le salaire sera compris entre 55 000 € et 60 000 €. À partir de 10 ans d’expérience, ces profils peuvent prétendre à 75 000 voire 85 000 €
– Directeur technique/des opérations : + 6 à 8 %
Sur cette fonction, les salaires entre 2 et 5 ans d’expérience sont compris entre 85 000 € et 95 000 € et évolueront jusqu’ à 130 000 € après plus de 10 ans d’expérience.